D’après un indicateur publié par la Fnaim, le pouvoir d’achat immobilier des ménages est en recul depuis deux ans. On observe une envolée des prix et même si les taux de crédits sont toujours très bas cela ne compense pas pour le budget des ménages. Annonciateur d’un retournement du marché ?
Selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), l’année 2018 a de nouveau observé une progression des volumes de ventes de 0,3 % avec 965 000 transactions enregistrés. Le contexte de taux de crédits encore très bas dynamise le secteur.
Cependant la poursuite de l’augmentation des prix, estimée à 2,7% à l’échelle nationale, se traduit de nouveau par un recul de la surface achetable.
Entre 2017 et 2018, en considérant une capacité d’endettement de 1.000 euros par mois et en tenant compte de l’évolution des prix et des taux de crédits, la surface achetable a chuté de plusieurs mètres carrés dans de nombreuses villes : -4,3 mètres carrés à Bordeaux, -3,6 à Lyon ou encore -3,2 à Nantes.
Les taux qui restent heureusement compétitif ne sont actuellement pas en mesure de compenser la hausse des prix de l’immobilier qui continue de grimper et qui par conséquent réduit le pouvoir d’achat immobilier des ménages.
Cet indicateur de pouvoir d’achat immobilier, en diminution depuis 2 ans, pourrait paradoxalement laisser présager un retournement du marché.
Avec cette tendance haussière beaucoup de ménages sont de moins en moins nombreux à pouvoir acheter dans les grandes métropoles.
Le scénario catastrophe seraient si les taux de crédits venaient à augmenter – ce qui n’est pas exclu tout du moins à partir du second semestre (voir article https://mon-courtier.org/la-baisse-des-taux-immobiliers-continue/) -, le marché se retrouverait dans une situation de blocage.
“Si les taux venaient à significativement augmenter, l’effet ciseau serait redoutable”, prévient Jean-Marc Torrollion, le président de la Fnaim.
La dernière fois que le pouvoir d’achat avait subi une telle baisse, c’était au début de l’année 2011, comme le montre le graphique ci-dessous. A l’époque, les prix de l’immobilier étaient remontés en flèche, suite à la politique de relance engagée par le gouvernement Sarkozy (prêt à taux zéro dans le neuf, dispositif Scellier, etc.). Trop rapidement peut-être… ce qui avait fini par plomber le pouvoir d’achat des ménages. La suite ? Une baisse nécessaire des prix et des taux de crédit pour resolvabiliser les acheteurs.
L’indicateur de pouvoir d’achat immobilier FNAIM, reflète la quantité de surface achetable chaque année dans l’existant pour une mensualité fixe de 1.000 euros, une durée de remboursement de 20 ans, des taux d’intérêt moyens immobiliers (Banque de France) et l’indice FNAIM des prix. Cette approche ne tient pas compte des droits de mutation et d’apport personnel.
Source : Capital / FNAIM