L’immobilier est actuellement le sujet d’actualité. Les gros titres de la presse sont virulents : « Le marché immobilier en souffrance », « Les français ne souhaitent plus acheter », « La Banque de France freine l’accès aux prêts immobiliers » … le climat est anxiogène.
Il existe plusieurs idées reçues sur l’état actuel du marché immobilier, et il est important de les clarifier. Voici les plus courantes :
1 – Les taux d’intérêts des crédits immobiliers sont trop élevés : FAUX !
En effet, les taux d’intérêts ont fortement augmenté depuis 2022. Toutefois, il est important de rappeler qu’ils restent intéressants. Nous nous rapprochons des taux d’intérêts pratiqués en 2006. Cependant, ils restent bien inférieurs aux taux historiques de la décennie 1990-2000.
Prenons un peu de recul et allons voir ce qui se passe chez nos voisins en Europe :
- 4,40% et plus sur 20 ans aux Pays-Bas,
- 4,78% et plus sur 5 ans en Grande-Bretagne,
- 5,5% et plus à taux variable en Pologne.
Les taux d’intérêts restent inférieurs à l’inflation et ce n’est pas aussi dramatique que le laissent penser certains médias.
La hausse des taux d’intérêts paraît impressionnante. Ils restent cependant très attractifs à l’heure actuelle, notamment dans le cadre du calcul du taux réel. La situation actuelle joue en faveur des investisseurs dans l’immobilier.
En observant les taux d’intérêt, on oublie le plus souvent de tenir compte du taux réel qui représente le taux nominal (sans assurance, sans frais), duquel on soustrait l’inflation. Aujourd’hui le taux réel est négatif.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Avec une inflation forte et un taux réel négatif, l’emprunteur pourra, en théorie, rembourser moins d’argent qu’il n’a emprunté.
2 – La baisse des prix de l’immobilier
Bien que les marchés immobiliers connaissent une croissance à long terme, il peut y avoir des fluctuations à court terme. Les prix des biens immobiliers peuvent varier en fonction de facteurs tels que l’offre et la demande, les conditions économiques et les politiques gouvernementales. Dans certains marchés, les prix peuvent stagner ou même baisser pendant certaines périodes.
Certes, la situation actuelle du marché immobilier en France montre une tendance à la baisse des prix de l’immobilier résidentiel. Mais, elle n’est pas uniforme en fonction des régions. Cette baisse pourrait être liée à plusieurs facteurs :
- Une baisse du volume des transactions immobilières,
- Une baisse du pouvoir d’achat immobilier avec la remontée brutale des taux d’intérêt depuis 1 an.
C’est important de rappeler que les prix de l’immobilier ont connu une hausse constante depuis 2016. Il y a encore peu de temps, nous évoquions même le risque de « Bulle immobilière » à l’image de 2008.
Une légère baisse des prix n’est pas catastrophique. Elle permettra même de compenser une partie du pouvoir d’achat immobilier perdu à la suite de la hausse des taux d’intérêts. Idéalement, la baisse va stimuler la demande, car les besoins sont là !
3 – 2023 La chute des transactions immobilières
Le nombre de transactions immobilières portant sur des logements anciens s’est établi à 1 083 000 à la fin du mois de février 2023, sur 12 mois lissants, soit une baisse de 8,1 % par rapport à février 2022 (source : rapport des Notaires de France).
Cependant, nous avons connu une période euphorique ces dernières années. Chaque année affichait un nouveau record du nombre de transactions. Le marché immobilier était dopé grâce aux taux d’intérêt extrêmement bas.
Malgré tout, le marché immobilier reste actif. Le nombre de transaction devrait revenir à un niveau proche de celui qui était observé avant la crise sanitaire.
4 – Les Français ne veulent plus devenir propriétaires : FAUX !
La baisse des transactions mentionnée ci-dessus ne reflète pas un désintérêt des Français pour l’immobilier. Les Français ne renoncent pas au rêve d’acquérir leur résidence principale. Bien au contraire, c’est un moteur pour de nombreux ménages.
Selon une étude réalisée par l’institut de sondage Yougov, 56% des 18-34 ans se disent déterminés à acheter un bien immobilier, notamment en guise d’investissement pour leur retraite.
En prenant en compte le contexte actuel du marché de l’immobilier, notamment la hausse des taux d’intérêt, 40 % des Français interrogés ont déclaré préférer acheter un bien plutôt que de le louer.
Toujours, selon un sondage, ici par Toluna Harris Interactive pour L’Adresse (réseau d’agences immobilières) :
- 33% des Français envisagent d’acheter dans les 12 prochains mois,
- Et 26% des Français déclarent souhaiter acheter leur résidence principale dans les 12 prochains mois.
Il serait faux de dire que les Français ne veulent plus devenir propriétaires. Cependant, ils sont peut-être plus dans l’attentisme par rapport aux conditions d’octroi des crédits immobiliers qui se sont compliquées.
Rappelez-vous que l’état du marché immobilier peut varier d’une région à l’autre et que des recherches approfondies et des conseils d’experts locaux sont recommandés avant de prendre des décisions importantes liées à votre achat immobilier.
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